Nationale 2 jeunes : Saint-Nazaire A 6-10 Domloup A

A priori la journée s’annonçait belle pour le baptême de capitanat de Yann dans la N2 Jeunes. Un match contre Saint-Nazaire à la portée des huit domloupéens : Guillaume (1), Yamina (2), Sullian (3), Victor (4), Arthur (5), Enzo (6), Patrick Normand Junior et Amélie (7-8). Les consignes du Président étaient limpides : les domloupéens devaient gagner le match pour maintenir leurs espoirs de maintien en N2 à flot.

Sauf que des 8, il n’en restait que 7 au moment du départ, vu qu’Arthur avait déclenché le compte à rebours une semaine trop tard. Imbroglio résolu quelques 25 minutes et un peu de stress plus tard, et les deux voitures barrées par Stéphane et Yann voguèrent vers Saint-Nazaire avec un bon retard. La route fut heureusement bonne, Diabolo et Satanas arrivèrent avec leurs équipages exactement au moment de la remise de la feuille de match. Le repas fut mangé avec un lance-pierre, et les petits jeunes furent illico en action.

Le plan de jeu du capitaine était simple: « c’est 16-0 minimum, sinon çà va pas le faire ». Un plan assez réaliste pour les 4 premiers échiquiers où très clairement les domloupéens étaient favoris, bien plus dur à suivre derrière.

Evidemment, la logique allait suivre son cours.

  • Dans sa première partie, Patrick joue sérieusement et prend son temps, mais sa demoiselle d’adversaire, qui clairement sait très bien ce qu’elle fait, ne lui fait pas de cadeau. Attaque de mat assez rapide, et çà paye cash. 0-1, Domloup reste à quai.
  • Heureusement, Amélie au dernier échiquier profite des généreux cadeaux de son adversaire. Elle loupe un petit mat en 2 et un coup pour le moins illégal de son adversaire, mais encaisse les pièces et le point pour rétablir l’équilibre dans la foulée : 1-1
  • Par ailleurs, les choses sont assez vite compliquées pour Enzo (blancs) qui se fait planter une fourchette de cavalier en c2 et perd une tour, et pour Arthur, qui pour compenser son retard au départ choisit littéralement de blitzer son adversaire. Sauf que cette stratégie ne marche pas, et son roi se retrouve rapidement dépouillé de toute protection.
  • Guillaume, au 1er échiquier avec les noirs, prend son pied dans une pseudo-Najdorf, où les blancs n’ont pas l’air malin avec un cavalier en e2 au lieu de f3. Guillaume gratte un pion, il est en outre positionnellement très bien.
  • Victor (blancs) est très vite engagé dans une partie assez sauvage, où les noirs sont déroqués tôt mais ont en contrepartie un rouleau compresseur de masse de pions centraux. Ce n’est pas clair, c’est le moins qu’on puisse dire.
  • Yamina (blancs) joue un gambit solide, récupère le pion rapidement et a une position confortable, avec des perspectives d’attaque à l’aile-roi alors que le contre-jeu des noirs n’est pas facile à voir.
  • Sullian joue avec les noirs les grandes lignes d’un autre gambit, et montre qu’il connaît très bien ses thématiques. Ouverture propre, avec avantage rapide à la pendule.

Après une pause, Patrick et Amélie, tous deux appliqués et impliqués dans le match, récupèrent les blancs et échangent leurs adversaires pour leurs deuxièmes parties, avec les mêmes résultats :

  • Patrick, toujours très concentré, encaisse les pièces les unes après les autres, et mate très vite son adversaire qui clairement devait découvrir ce niveau : 2-1
  • Après une mise en garde de son capitaine, Amélie joue très proprement son ouverture avec les blancs. Le milieu de jeu devient ensuite compliqué, et Amélie finit par lâcher une qualité, qui se transforme en une tour nette suite à un mauvais choix. Elle se décomplexe à ce moment-là, rétablit un peu l’équilibre, mais le désavantage matériel finit par se payer, et donc 2-2 balle au centre.
  • Pas pour longtemps. Enzo est clairement raide comme une planche, et bien qu’il suive les consignes du capitaine et refuse d’abandonner prématurément pour ne pas handicaper l’équipe, son désavantage matériel grandit presque à chaque coup. Enzo finit par laisser le point à son adversaire : 2-4 Fichtre.
  • Dans une position sauvage, l’adversaire de Victor lui propose la nulle. Le capitaine colle à ses consignes d’avant-match, et en plus l’équipe est mal. Victor obéit, et refuse la nulle. Et c’est tant mieux, la position de son adversaire commence ensuite à entrer en déliquescence.
  • Arthur continue de blitzer, la pendule de son adversaire s’écoule pour atteindre 2 minutes, mais la position a été tellement simplifiée que les chances de gains d’Arthur, qui existaient initialement dans une position déséquilibrée, se sont toutes envolées. Petit à petit son adversaire prend un avantage irréversible en montrant qu’il sait jouer en zeitnot, et le roi dépouillé d’Arthur finit par se faire mater. 2-6 Diantre, çà sent le sapin.

Au moins, çà simplifie le discours. Les quatre premiers échiquiers doivent jouer, et gagner. Hannibal Smith aurait dit que c’était un « plan qui se déroule sans accroc ».

  • Après deux ou trois choix douteux, Guillaume a un peu saccagé sa position, il a deux pions de plus mais il est désormais criblé de faiblesses. C’est beaucoup moins clair qu’après les 10-15 premiers coups.
  • Yamina, très sereine, a claqué un pion pour une attaque, contraignant son adversaire à devoir trouver les bons coups. Pas nécessairement impossible, mais son adversaire finit par se tromper, lâche la qualité, et la position est simplifiée. Celle-là ne devrait pas nous échapper.
  • Sullian fait preuve de maestria, et inflige un massage positionnel Benko-esque à son adversaire, qui a gloutonné sa pendule.
  • Après moult complications, Victor s’est sorti magnifiquement de sa position pour le moins tendue, il en émerge avec une ribambelle de pions en plus, et une attaque de mat. Ca paye, 4-6. Un bien bel effort de Victor.

L’adversaire de Yamina pédale clairement dans la choucroute, on devrait rétablir l’équilibre….

  • D’autant plus que Guillaume, qui n’aime pas gagner des pièces sur des fourchettes de cavalier, finit à terme par mater très élégamment son adversaire dans une position improbable. 6-6.
  • OK, sans surprise Yamina contraint son adversaire à l’abandon, et la tête du capitaine adverse achève de se décomposer. 8 – 6. Au moins, on ne peut plus perdre, mais çà ne suffit pas, il faut gagner le match.
  • Dernière partie en cours, reste à Sullian à plier l’affaire. Sur consigne de son capitaine, il propose nulle dans une position avantageuse, que son adversaire, en zeitnot perpétuel, refuse naturellement. Avant elle-même de proposer nulle quelques coups plus tard quand çà commence à sentir par trop le roussi… et là c’est Sullian, dont la pendule est aux environs de 3-4 minutes, qui refuse. Autant dire que son capitaine a fait une tronche longue comme… bref, très longue. Après une douzaine de coups, Sullian montre qu’il maîtrisait bien son sujet et encaisse le point, mais en situation critique c’est un exercice à ne pas reproduire. 10-6, et on peut rentrer à la maison.

Au bilan, un match certes remporté par nos jeunes Domloupéens méritants, et en cela on peut féliciter nos graines de champions qui ont fait le boulot. Mais le déroulement du match fut compliqué. La méthode et certains aspects du jeu en équipe seront à revoir pour les prochains matches. On remercie au passage nos malheureux adversaires du jour pour leur accueil convivial et de bonnes conditions de jeu.

Tous les résultats sur le site de la FFE et les parties dans l'intranet.

Commentaires

Pour que Yann rédige plus de compte-rendus ! ;-)

Je dois d'abord negocier ma rente avec le President  :-)

Je confirme : Yann est un pro du compte-rendu.
Pour la rente c'est bon, le fût est au frais... ;-)